samedi, janvier 21, 2012

Mes questions à Adeline Paulian-Pavageau

* As-tu un petit rituel avant de te mettre à écrire?
* Dans quel environnement aimes-tu travailler?
Un rituel, non. Mais j'ai besoin d'avoir au moins deux heures devant moi pour être en condition. La plupart du temps, j'ai aussi du thé à portée de main et de quoi grignoter.
Je travaille sur un portable donc n'ai pas toujours le même environnement. Mais je préfère un lieu fermé, sans enfants ou bavards pour me distraire. Je ne mets pas de musique, parce que je finis par oublier de l'écouter.

* Comment ou à quel moment te viennent les "idées clés"?
Pour écrire un roman, je mets d'abord en place le squelette de l'histoire. Je commence par les idées clés : qui, quand ,où , quoi, pourquoi, comment. Ensuite, je brode là-dessus. Je peux rajouter des épisodes en cours de route, des personnages, mais l'essentiel est là d'abord. Ces idées viennent par hasard, au détour d'une lecture ou d'une conversation, d'une info insolite... ensuite, les caractères des personnages, la mentalité de l'époque induisent des réactions obligatoires.
Quand je bloque, je discute avec mon mari. Nous mettons à plat le canevas et questionnons à nouveau. Il pointe les incohérences, me demande des détails ou en fait supprimer. Et soudain une idée jaillit, magique !

* Quand tu découvres la couverture (et les illustrations s'il y en a) d'un de tes textes, te retrouves-tu dans la vision que l'illustrateur en a donné? Sinon quelles sont tes impressions?
Pour le moment, je n'ai que des romans avec une illustration de couverture. J'ai beaucoup de chance, c'est le même illustrateur, Bernard Puchulu, qui a fait les trois couvertures. J'aime beaucoup son dessin. Il lit les textes et crée sa propre scène. Mon livre se retrouve représenté par une image que je n'ai pas écrite mais qui correspond réellement à l'esprit du récit, à son atmosphère. C'est un peu magique, là encore.
J'ai demandé par ailleur à Lydie Baron d'illustrer un texte d'album, parce que j'aimais son travail. Le résultat est différent de ce que j'avais imaginé en écrivant mais tellement beau et chargé d'émotion que ça me convient. Les illustrations s'accordent au texte et lui donnent une « valeur ajoutée». Il y a toujours de l'impatience, une légère inquiétude à attendre ce que quelqu'un d'autre va retenir de notre texte, ce qu'il va imaginer et exprimer à son tour. Mon expérience est courte en la matière mais je n'ai pas été déçue ou déstabilisée. L'illustration rend vivant ce qu'on a voulu dire.

* Avant de devenir auteure à temps complet, tu étais enseignante: comment ta reconversion professionnelle a-t-elle été accueillie par tes proches?
Je n'étais pas heureuse dans l'enseignement. J'avais au départ une idée fausse du métier (ou de mes compétences à l'exercer). Il fallait que j'en sorte si je ne voulais pas y laisser ma santé. Abandonner la sécurité est un choix que j'ai fait avec mon mari. Il m'y a beaucoup encouragé. Il croyait plus que moi en mes capacités d'auteur. J'y ai gagné une grande liberté.
Ma mère était très inquiète, c'était lâcher la proie pour l'ombre.
Ce n'est pas un choix sécurisant. Mais j'y suis allée par étape en prenant un congé parental d'abors. Mes proches ont fini par s'habituer.

* Parmi les livres que tu as vraiment aimé et qui ne sont pas forcément connus, lequel nous conseilles-tu de découvri(jeunesse ou pas).
Un seul livre ? Impossible. Je dirais les romans de Maggie O'Farrell : Quand tu es parti, ou L'étrange destin d'Esmée Lennox. Deux textes que j'ai trouvés bouleversants sur le destin des femmes en Irlande.
Les romans de Romain Sardou pour la complexité des intrigues et la somme de connaissances de l'auteur. C'est un peu violent pour mes nerfs mais extrêmement bien monté. On est mené en bateau jusqu'au bout.
En polar historique : Un seigneur en otage de Laetitia Bourgeois, enquête dans le Velay au 15e, le 3e de la série en 10/18. Très vivant avec des personnages attachants.
Michael Morpurgo : Enfant de la jungle ou le Roi de la forêt des brumes qui décrivent si bien les sensations et les sentiments. Des romans jeunesse où l'action est lente mais où on se sent bien.
Et pour ceux qui ne les ont pas lus, (s'il en reste ?), les plus belles histoires d'amour : Aurélien d'Aragon, La Nuit des temps de Barjavel et Tobie Loleness de Thimothée de Fontbelle. J'ajouterais, dans une autre catégorie, le très fort Be safe de Xavier-Laurent Petit, à ne lire que quand on a le moral.

Le blog d'Adeline:  http://paulian-pavageau.jimdo.com/

1 commentaire:

valy a dit…

Chouette d'en connaître plus ainsi!